14 décembre 2008

V pour Vendetta


« Voilà ! Vois en moi l'image d'un humble vétéran de vaudeville, distribuée vicieusement dans les rôles de victime et de vilain par les vicissitudes de la vie. Ce visage, plus qu'un vil vernis de vanité, est un vestige de la vox populi aujourd'hui vacante, évanouie. Cependant, cette vaillante visite d'une vexation passée se retrouve vivifiée et a fait vœu de vaincre cette vénale et virulente vermine vantant le vice et versant dans la vicieusement violente et vorace violation de la volition. Un seul verdict : la vengeance. Une vendetta telle une offrande votive mais pas en vain car sa valeur et sa véracité viendront un jour faire valoir le vigilant et le vertueux. En vérité, ce velouté de verbiage vire vraiment au verbeux alors laisse-moi simplement ajouter que c'est un véritable honneur que de te rencontrer. Appelle-moi V. »
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Telle est l’auto-présentation que s’offre ce vengeur masqué à la Batman en torse latexxxé mais en un peu moins bien foutu quand même. Quand quel film ? V pour Vendetta pardi !
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Long métrage quelque peu politco-désespéro avec des armes qui tranchent, des politiciens corrompus et des explosions symboliques en forme de feu d’artifice. Si le monde dépeint fait peur, il n'en reste pas moins crédible, et en plus de ça, il correspond à ce que j’aime et à ce que je défends tout en le détestant… Curieux n’est-il pas ? C’est parce qu’il s’agit d’une société ultra-contrôlée avec quelques étendards ressemblant trop étrangement à celui reprit par un bonhomme à moustache, désireuse de soumettre les hommes et tout ce qui s’en suit. Habituellement, j’évite de me frotter à un trop plein de politique, parce que mon côté blonde ressort et que je comprend pas toujours tout ce qui se dit ou se passe. Mais quand on oppose l’Art au Pouvoir, quand on confronte l’oppression à l’espoir, quand on associe l’humanité face à une forme de folie destructrice qu’est la haute sphère de la société, moa je trouve ça bô. Et j’applaudis.
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Il serait fastueux et même vain d’essayer de résumer les faits : ce film est bien trop dense.
Et si le héros masqué et révolutionnaire a cessé de tenter de discuter avec les dirigeants du monde afin de lui soumettre ses craintes, si ses actes sont extrêmes (je n’ai pas dit « extrémistes », mais la question mérite d‘être posée…) il a au moins le mérite d’agir, alors que les autres se sont résignés, trop faibles ou trop peureux… Ou trop fatalistes
Avant tout passionné, il se bat pour un idéal. Avant tout Victime, il se bat pour une amélioration.
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Lucide ou bien complètement aveuglé par la souffrance ? Qu’importe, quand on voit qu’un seul homme pensant peut bouleverser bien plus que choses qu’une masse armée de lapins blancs…
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L’insoumission, Tendre Hôte…
Ou la beauté d’une idée.
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Puisque peu importe le visage, peu importe le nom ; une idée, un idéal se véhicule à travers le temps et l’espace, et ses dégâts potentiels devraient faire frémir ce socle manipulateur et mensonger qui te sert de structure quotidienne.
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Pour finir, je te met un extrait de la très belle lettre de Valérie, une jeune femme qui a osé assumer son homosexualité, ce qui lui a valut torture et mise à mort.
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« Je me souviens de quand différent devint synonyme de dangereux.
Je n'ai toujours pas compris pourquoi ils nous haïssaient autant. Ils ont rafflé Ruth alors qu'elle faisait les courses. Je n'ai jamais autant pleuré de mon existence. Peu de temps après, c'était mon tour. Il est difficile de concevoir que c'est dans un si terrible endroit que mon cœur va s'arrêter, mais durant trois ans, j'ai eu des roses à mes côtés sans avoir à me justifier.
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Je vais mourir ici, et tout ce que je suis disparaîtra. Tout ou presque. Il restera mon intégrité. Cette force invisible qui coulait dans mes veines, et que personne au monde ne pourra m'enlever. Nous devons nous battre pour la protéger et la garder vivante pour l'éternité. Je vous souhaite, qui que vous soyez, de vous échapper de cet endroit. J'espère, qu'avec le temps, les choses se sont améliorées.
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Mais d'abord, et par-dessus tout, je veux que vous sachiez que, bien que je ne vous connaisse pas et ne vous connaîtrai jamais, que nous n'ayons partagé ni rire, ni larme, ni un baiser, je vous aime, de tout mon cœur, je vous aime. »

6 commentaires:

M. Ogre a dit…

... Ben, je boirais bien une fine en songeant à tout cela, ma Noble Fée ... Et évitez de me servir quelque chose d'amer, je crois que j'ai mon compte ...

Anonyme a dit…

j'adore ce film, même si le message est trés borderline, j'aime le panache du héros.

Anonyme a dit…

ce film est génial! j'adore les longues tirades de V

Harkender a dit…

tout est bien dans ce film, et l'esthétisme reste trés présent, j'avoue avoir eu du mal avec la bd, un peu vieillote graphiquement parlant, alors là, avec Mister Smith en soliloquant héros, la classe!!!
gros bisous ma Gertroude, j'espère que tout baigne!!!

FRANCESCA a dit…

j'aime beaucoup. j'aimais la bd, le film la respecte parfaitement.
heureuse de te voir écrire ici, jolie flamboyance.

VaLenTiNe a dit…

V comme Valentine! J'ai beaucoup aimé ce film, même si le contenu est vraiment limite; porter aux nues le terrorisme, c'est tout de même extrême! mais le film est génial!